Note : Ce contenu a été créé avant que Fabernovel ne fasse partie du groupe EY, le 5 juillet 2022.
Cet article est une retranscription partielle d’un épisode de notre podcast MultipLX, que vous pourrez écouter via le Player ci-dessous.
Le cloud, j’ai le sentiment que c’est un sujet central en effet, mais dis nous Gaëtan, à part être le lieu où on stocke nos photos iphone, c’est quoi le cloud, au fond ?
C’est une bonne question. On se rend compte que si ce terme est très utilisé aujourd’hui, il n’est pas toujours compris. Ce qui est certain, c’est que le Cloud est devenu une évidence pour les entreprises.
Au départ, le Cloud c’est une solution technique qui vient du fait qu’on a réussi à automatiser et industrialiser au maximum la partie infrastructure du SI.
Aujourd’hui avec le Cloud les gens consomment et viennent consommer les ressources directement depuis un portail, sans attendre un délai excessivement long.
Cela peut se faire de deux façons : dans ses propres data-centers et infrastructures (Cloud privé), mais aujourd’hui quand on parle de Cloud on parle essentiellement de Cloud public, c’est-à-dire qu’on va bénéficier non seulement de cette automatisation et industrialisation, mais en plus on pourra l’externaliser et confier sa gestion à un partenaire tiers.
C’est surtout cela qui intéresse les entreprises aujourd’hui.
Ca fait un moment que nous utilisons tous ce mot, le cloud. A quel moment cela a commencé ? Ou bien qui a vulgarisé ce mot, même si la technologie existe depuis un certain moment ?
Apple et son iCloud est bien connu, on peut citer aussi Dropbox, Salesforce : tous ces services que tout le monde peut utiliser. On a ainsi banalisé le terme en disant “ce service est dans le Cloud”. C’est ainsi qu’on l’a vulgarisé.
Le “vrai” terme est apparu avec Amazon Web Services où le “vrai” terme de Cloud a commencé à apparaître sur ce nouveau service émergent sur le marché de l’infrastructure.
Ok, donc le cloud il faut y être et tout le monde y est. C’est ça ?
Oui et non. Les organisations se sont ruées sur cette techno, très vite. Il fallait y être, et tout le monde s’est lancé. Pour moi, il faut y être, absolument, mais il faut bien le gérer.
Aujourd’hui, on voit deux courants apparaître : d’un côté ceux qui en sont ravis, pour qui le cloud a permis une explosion d’efficacité, des entreprises dont les équipes sont ravies.
Et de l’autre, ceux qui disent que c’est un enfer, ces entreprises réalisent après avoir tout migré sur Cloud que ce cloud leur coûte très très cher.
En fait, le Cloud a apporté beaucoup de changements dans l’entreprise sur le plan organisationnel et techno, cela nécessite d’avoir un programme de transfo bien constitué pour atteindre une réelle transfo.
On parle beaucoup de l’aspect technologique mais cet aspect humain, faire monter en compétences les équipes, le changement et l’évolution des rôles, gérer cet aspect organisationnel, cette dépendance et liens avec les fournisseurs est centrale.
La preuve qu’un simple mot peut cacher bien des problématiques. Revenons d’abord sur ce sujet de coût. Pourquoi dit-on que le Cloud coûte cher ? Comment s'assurer de maîtriser les coûts du Cloud ?
Beaucoup d’entreprises sont entrées dans le Cloud comme si elles achetaient un logiciel; elles ont juste “activé” le Cloud. Petit à petit, elles ont tout migré sur le Cloud sans prendre le temps de se transformer.
La différence entre ceux qui adorent le Cloud et ceux qui regrettent son coût, c’est encore une fois la transformation. Car le Cloud n’est pas magique, tout se paie. Donc il faut prioriser, savoir estimer. Cela nécessite aussi la création d’un rôle de FinOps pour suivre, conseiller, optimiser le coût des clouders : un “mix” entre un rôle d’architecte Cloud et de financier ayant de bonnes connaissances du modèle économique de la plateforme.
Justement, en parlant de coût et de services, qui sont les acteurs du cloud ?
- AWS : plutôt présent aux US
- Microsoft : présent aux US, Europe, Afrique
- Google : Nouvel arrivant US, casse le marché pour s’installer face à la forte concurrence US
- Yandex : Cloud souverain Russe
- Alibaba Cloud (cherche fortement à s'implanter sur le continent Européen) / Tencent (développeur de WeChat) : Cloud Chinois
- Europe : projet GAIA-X (France : OVHCloud / Scaleway + Allemagne)
Et comment une entreprise doit-elle gérer sa relation avec eux ? Comment gérer le risque de dépendance ? Peut-on rester agnostique ?
Le choix du provider est souvent fait au niveau des dirigeants d’entreprise (décision stratégique de l’entreprise / partenariat / contractuel) pour capitaliser sur l’avenir (marque employeur, vitrine de l’entreprise, image de marque du clouder, …). Il y a quelques années encore, le choix était fait par le service IT comme on achète un software (un service, une fonctionnalité précise, des performances de calculs …).
Le provider est un partenaire, il faut bien le choisir et s’engager dans une relation durable avec lui.
Vouloir rester agnostique peut s’avérer dangereux car il ouvre une tendance à vouloir tordre le modèle, se passer des services phares du provider, mettre plus de temps pour réaliser un projet
Cette discussion est vraiment passionnante - qui aurait pensé que je dirais ça du Cloud un jour. Pour finir je souhaiterais revenir sur le sujet de sobriété numérique que tu as évoqué plus tôt. Est-ce possible de rester responsable avec le Cloud ?
Le Cloud est une des “bonnes réponses” à la question de la sobriété.
Dans le contexte 2020, avec ses confinements et ses crises, le Cloud offre la capacité à réduire rapidement / arrêter les ressources non utilisées (liées à la baisse d’activité, …) tout en garantissant une meilleure expérience aux utilisateurs qui ne sont plus connectés au réseau de l’entreprise en télétravail.
Les clouders sont des entreprises qui investissent dans la R&D pour faire des datacenters ayant une empreinte carbone de plus en plus réduite. C’est toujours plus efficient qu’une salle serveur d’une entreprise.
Pour découvrir cet épisode en entier, écoutez-le !