Note : Ce contenu a été créé avant que Fabernovel ne fasse partie du groupe EY, le 5 juillet 2022.
Synthèse des Gafanomics - The Quarterly, épisode 1 du premier trimestre de l’exercice 2019
Malgré les tensions entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que le ralentissement de la croissance globale, les capitalisations boursières des entreprises technologiques continuent de grimper bien plus vite que les autres secteurs
Jean-Christophe Liaubet, Associé, Fabernovel.
Effectivement, les grandes entreprises Tech ont gagné 19% de capitalisation boursière entre mi-Février et mi-Mai dernier contre seulement 7% pour les autres secteurs. De plus, 7 des 10 plus grandes capitalisations boursières au monde sont des entreprises Tech. Il y a 10 ans le ratio était de 2 sur 10 avec Microsoft et Google.
Aujourd’hui, Apple, Amazon, et dernièrement Microsoft, ont passé la barre du trillion de dollars et pour des raisons différentes :
Apple a pu compter sur ses profits extrêmement élevés et un rachat d’actions ;
Les investisseurs d’Amazon font eux confiance à la vision stratégique de Jeff Bezos ;
Pour Microsoft c’est un mélange des deux : des performances financières solides et une croyance en l’avenir de Microsoft sur le cloud B2B.
Ce trimestre fût aussi l’entrée remarquée de Uber en bourse à Wall Street avec une levée de 71 milliards de dollars. Si elle est la plus importante, Uber n’est pas la seule entreprise tech à faire son IPO depuis le début 2019. Lyft, Pinterest, Jumia… pour ne citer qu’elles. Sauf que, ces entreprises partagent un autre point commun : aucune d’elles ne fait du profit. Les pertes d’Uber s’élèvent même à 3 milliards de dollars en 2018. Zoom est la seule entreprise profitable parmi les derniers arrivés ! Les autres misent toutes leurs ressources sur la recherche et le développement d’offres qui leur donnera peut-être un jour une position dominante. Uber avec les véhicules autonomes par exemple.
**Dans le TOP du trimestre : Twitter **
Twitter, ce géant de la tech qu’on disait être voué à l’échec parce qu’il n’arrivait pas à trouver un modèle de revenu. Et pourtant, grâce au marché américain et à sa croissance du nombre d’utilisateurs quotidiens, Twitter a réalisé 191 millions de profits nets ce premier trimestre. Mais Twitter gagne aussi sur le plan éthique : c’est le réseau social qui combat le plus activement les abus sur sa plateforme, une véritable force dans le climat actuel sur fond de fake news.
Dans le FLOP du trimestre : Tesla
Si Tesla a fait une annonce marquante ce trimestre avec le lancement de son offre de VTC avec des voitures autonomes, Elon Musk ne s’en sort pas toujours pas. Les ventes de Tesla, qui semblaient prendre un essor extraordinaire, sont moins importantes que prévu à cause notamment de délais de livraison. Tesla est aussi à un moment pivot de son histoire puisque l’entreprise passe d’un modèle “premium” à un modèle davantage orienté vers les volumes avec plus de ventes de Model 3. Enfin, l’entreprise risque de devoir faire une augmentation de capital sans quoi elle pourrait faire faillite par manque de cash.
Le CLASH du trimestre : David vs Goliath
David contre Goliath. Un géant américain contre un petit suédois. Ce trimestre, le combat le plus marquant était celui de Spotify vs. Apple. Spotify a lancé une poursuite contre Apple auprès de la Commission Européenne pour avoir utilisé sa position dominante avec l’App Store pour mener une concurrence déloyale à Spotify et privilégier son service Apple Music. 30% des abonnements abonnements Spotify passent effectivement par l’App Store.
Aujourd’hui, les GAFAM rencontrent 3 problèmes majeurs. Un ralentissement de la croissance dû à la maturité de leur business, une concurrence accrue et une régulation qui n'accepte plus leurs abus. On voit d'ailleurs l'illustration de ce dernier point avec les amendes infligées à Facebook et Google (Facebook s'attend à entre 3 et 5 milliards de dollars d'amendes). Au delà des amendes, certains vont même jusqu’à vouloir démanteler les GAFAM comme Elizabeth Warren ou même un ancien fondateur de Facebook. Ces géants n’ont pas d’autres choix que d’essayer de rassurer par de fortes campagnes de communication - à l’image de Facebook ou Amazon - et d’intégrer l’ESG (Critères environnementaux et sociaux de gouvernance) au coeur de leur business.