Note : Ce contenu a été créé avant que Fabernovel ne fasse partie du groupe EY, le 5 juillet 2022.

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A l’été 2014, Netflix accuse Verizon de réduire la bande passante qu'elle lui attribue. En effet, le service de vidéo à la demande consomme à lui seul 37% du réseau du fournisseur d’accès à internet aux heures de pointe. Du jour au lendemain, l’accès à Netflix est restreint pour les utilisateurs. Énième soubresaut du combat pour la Neutralité du net, serpent de mer des débats outre Atlantique, des citoyens américains gagnent la rue pour protester contre l’un ou l’autre des antagonistes. La guerre bat son plein.

Une guerre pleine de rebondissements : si la justice avait déjà tranché en faveur de Verizon, début 2014, obligeant Netflix à contribuer à financer ce réseau, elle donne finalement raison à Netflix en 2015. La finalité de l’histoire ? Aujourd’hui, les deux acteurs s’entendent, collaborent même, tout en essayant de sortir de leur pré carré. Ainsi de Verizon qui a tenté de lancer sa propre plateforme de streaming vidéo, Go90, et qui a surtout créé une offre de fourniture internet qui intègre gratuitement l’abonnement Netflix. Un _happy ending _à l’américaine.

Cet épisode souligne, une fois de plus qu’à l’ère du numérique, la connectivité bouleverse la chaîne de valeur des infrastructures. Pour filer la métaphore, on pourrait imaginer les conséquences sur le financement d’une infrastructure routière nationale qui serait utilisée à 50% par une seule compagnie de transport qui ne paierait aucun péage.

Le second enseignement est que ces acteurs ne se contentent plus de leurs métiers traditionnels mais vont chercher à remonter ou redescendre dans la chaîne de création de la valeur. Les titans du numérique l’ont compris depuis longtemps déjà, comme Google qui en investissant dans 13 systèmes de câblage sous-marins, est passé en quelques années d’un moteur de recherche efficace à une infrastructure digitale d’information sur-puissante.

On doit à Parag Khanna d’avoir théorisé une nouvelle discipline, la « connectographie », pour qui « la destinée n’est plus la géographie, mais la connectivité ». Car si les atouts politiques et géographiques pouvaient déterminer la vitesse de développement d’une région, c’est désormais son niveau de connexion qui fait l’avantage compétitif.

Dans cette étude, ARDIAN et FABERNOVEL combinent leurs expertises pour résoudre la question qui doit occuper, dès aujourd’hui, tous les acteurs des infrastructures : dans un monde accéléré, transformé par le digital, qu’est-ce qui détermine une infrastructure viable ? Et comment valoriser, demain, ces infrastructures ?

ARDIAN et FABERNOVEL y développent un modèle de scoring et une méthode pour guider les investissements dans les infrastructures du futur dites “infrastructures augmentées” - et livrer les clés de compréhension, les armes pour performer et les outils pour investir dans une économie en réseaux.

THE AUGMENTED INFRASTRUCTURE from Fabernovel

THE AUGMENTED INFRASTRUCTURE from FABERNOVEL

5 attributs pour une infrastructure augmentée.

1/ INTELLIGENT

L’infrastructure doit être capable de mettre à jour continuellement sa connaissance fonctionnelle afin de maximiser son efficacité opérationnelle et la satisfaction client, dans des situations normales comme critiques.

2/ OPEN

L’infrastructure, telle un logiciel qui peut s’interfacer facilement à un autre logiciel comme par une API, doit être pensée comme un écosystème ouvert à d'autres acteurs, en créant et contrôlant des points d’entrée et de sortie qui permettent à tout utilisateur de développer ou d’accéder à des services.

3/ PROLIFIC

L’infrastructure se transforme en une plateforme de services développant, contrôlant et offrant une diversité et multitude de cas d’usages avec un potentiel monétisable.

4/ RESILIENT

L’infrastructure absorbe, prévient les chocs et s’adapte aux changements d’usage, assurant ainsi sa durabilité à long-terme.

5/ IMPACT

L’infrastructure embrasse une mission élargie, en maximisant ses externalités positives, et en minimisant les négatives.

Ces 5 attributs forment un nouveau modèle de scoring qui a été pensé pour servir tous les acteurs des infrastructures - opérateur, fournisseur de service, Etat ou investisseur privé. Utilisée comme une boussole stratégique, elle permet d’opérer et d’investir dans les infrastructures de demain.

Nouvelle économie, nouveaux schémas d’investissement.

Le bouleversement de cette chaîne de valeur entraîne celui des schémas d’investissement et de la régularité historique des rendements. En effet, les infrastructures augmentées demandent des investissements plus élevés en même temps qu’elles exigent une capacité à engager leur monétisation immédiate et à s’assurer de leur impact.

A l’ère de la connectivité, l’approche d’investissement doit donc s’appuyer sur trois piliers essentiels : la vision à long terme, la valorisation de l’innovation et l’engagement des parties prenantes. Ces trois piliers composant un graphe, tant ils doivent être utilisés simultanément.

La vision à long terme permet de convaincre les parties prenantes de la pertinence des choix stratégiques à court et moyen terme. C’est elle qui a poussé un acteur comme Google à investir 30 milliards d’euros en deux ans dans des câbles sous-marins et des data centers pour consolider, par des solutions propriétaires, sa position d’infrastructure de l’information digitale.

Compte tenu du niveau élevé des besoins d’investissements et d’une moindre visibilité sur les rendements de l’infrastructure, il devient crucial d’engager sa transformation et de valoriser l’innovation qui en résulte. Cela veut dire, pour commencer, piloter son infrastructure avec une approche et des KPI centrés sur le client, puis identifier, sur chacun des 5 attributs de l’infrastructure augmentée, les leviers qui permettront de monétiser les services développés et d’optimiser la création de valeur.

Cette création de valeur sera d’autant plus forte que l’infrastructure augmentée s’assurera d’une intégration durable et symbiotique avec son environnement et engagera l’ensemble des parties prenantes.

Cette question de l’impact est d’ailleurs le sujet majeur puisqu’il engage une responsabilité collective. Si on se positionne à l’échelle de la planète, cette “meta-infrastructure”, il apparaît comme une évidence que les considérations environnementales et sociétales sont aujourd’hui au cœur des problématiques de transformation.