Pour une consigne 2.0
3 questions à Yasmine Dahmane, co-fondatrice de BIBAK.
BIBAK, contraction de Bring it back (ramenez-le, en français) parie sur le « retour » gagnant des contenants — récipients, emballages — et leur réemploi. Portée par les effets de la loi anti-gaspillage, la jeune pousse compte parmi ses clients des mastodontes de la restauration collective.
À quelle problématique répondez-vous ?
Pourquoi la consigne a-t-elle disparu en France ? Si nous sommes collectivement désireux de préserver l’environnement ; à titre personnel en revanche, seule une minorité d’entre nous est prête à modifier ses comportements… L’ambition de BIBAK a donc été de créer un large mouvement pour faire du retour des contenants et du réemploi une action au quotidien. La loi Agec, dite « anti-gaspillage » nous a donné un coup de pouce. Son objet : transformer notre économie linéaire — « produire, consommer, jeter » — en économie circulaire. Restaurateurs, distributeurs et collectivités locales sont désormais sommés de passer du tout jetable au réutilisable.
Quelle solution proposez-vous ?
Une solution B2B, à laquelle on ne prête pas toujours attention quand on va àla cantine, au restaurant ou à un festival. Une solution technologique complète pour le réemploi, qui simplifie le retour des contenants. Nos bornes connectées sont disponibles à côté du service de restauration et permettent aux collaborateurs de déposer les contenants sales après utilisation, avant de se faire rembourser du montant de la consigne. Le restaurateur peut proposer plusieurs systèmes : la consigne — le consommateur avance une somme qui lui est ensuite remboursée ; et la récompense : des points de fidélité, des cadeaux remportés en jouant… En fonction du point de vente, nous pouvons personnaliser le mode de retour.
Notre plateforme donne à nos clients restaurateurs un outil de traçabilité en temps réel. Une sorte de consigne 2.0.
Via notre logiciel, le restaurateur qui veut limiter le gaspillage de ses contenants les trace avec un QR code : il peut gérer son stock. Le réemploi est en effet un modèle plus complexe que celui de l’emballage à usage unique. Le restaurateur doit prévoir les flux ;les rotations de vaisselle. Maximiser le nombre de réutilisations par emballage pour que la consigne soit abordable et intéressante d’un point de vue écologique. Pour chaque puce apposée sur l’emballage, notre plateforme délivre des statistiques et des KPIs à nos clients.
De quoi donner du sens à son activité ; un sentiment de fierté chez le personnel qui travaille dans les cantines également. Nous formons aussi le personnel. Pour les informer, nous avons conçu un kit de communication.
Résumez-nous votre engagement personnel ?
Depuis sa création, notre société a économisé 2,5 millions d’emballages jetables. En 2024, on espère atteindre les 20 millions. C’est exponentiel. Ça me donne une bonne raison de me lever le matin !
La valeur ajoutée de la solution BIBAK
C’est une solution incitative, pas punitive. Grâce à un arsenal technologique mêlant data, fintech et machines de collecte élaborées, BIBAK incite les consommateurs à retourner leurs contenants. En fournissant les bons outils aux restaurateurs,BIBAK donne à tous la possibilité d’avoir un impact positif sur l’environnement au quotidien. Résultat, un taux de retour de 98 % en moyenne, dans la restauration collective.
« BIBAK a créé un large mouvement pour faire du retour des contenants et du réemploi une action au quotidien ».